En novembre dernier, une nouvelle association a vu le jour à Casablanca. Son nom ? Chorouk. Son combat ? La lutte contre l’abandon scolaire des enfants qui vivent au sein de familles en situation d’extrême pauvreté. Comment ? En mettant en place des cours de soutien scolaire, en distribuant des paniers alimentaires ou encore des vêtements. En bref, en menant toute action qui puisse permettre à un enfant et à sa famille de vivre dignement.
Parce que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain, l’association Chorouk s’est donnée comme défi de lutter efficacement contre l’abandon scolaire des enfants de familles en situation très précaire. Cette organisation est nouvelle. Elle vient d’être fondée en novembre dernier par un petit groupe de bénévoles, à savoir des notaires, experts comptables, ingénieurs, ou autres responsables, qui étaient déjà actifs dans des associations notamment une qui vient en aide aux sans-abris. « Sur le terrain, nous nous sommes rendus compte qu’il est possible d’intervenir auprès des familles avant cette descente aux enfers et qu’ils ne se retrouvent dans la rue, explique Zineb Ragala, la responsable communication de Chorouk. Nous avions à cœur de pouvoir agir avant qu’il ne soit trop tard et que les enfants ne tombent dans la délinquance, la drogue et subissent ce que la rue offre de pire. »
Un autre avenir possible
Grâce aux bouche-à-oreille, Chorouk accompagne déjà cinq familles essentiellement monoparentales (trois à Casablanca et deux à Mohammedia) dont l’une d’entre elles qui tente de survivre avec à peine 1 500 DH par mois. « C’est le fils ainé âgé de 21 ans qui subvient aux besoins de sa famille depuis le décès de son père il y a près de 5 ans, décrit Zineb Ragala. Il habite dans un quartier populaire avec sa mère de 47 ans, sa sœur de 17 ans et ses deux frères de 14 et 7 ans. » A la mort de son père, il a dû arrêter ses études et s’est résigné à travailler dans un snack. « Avec le peu d’argent qu’il gagne, il a dû mal à payer le loyer, alors vous imaginez les fournitures scolaires, la nourriture ou autres nécessités ». Impossible. « Il est très important d’intervenir à ce stade-là avant que cette famille ne se retrouve à la rue », appuie-t-elle. Chaque mois, l’association Chorouk présidée par Soumia Benkhadra Idrissi, leur fournit un panier alimentaire contenant des produits de première nécessité, assure des cours de soutien aux deux plus jeunes garçons mais aussi à Malika qui est en train de préparer son baccalauréat, et offre des cours d’alphabétisation à la mère de famille. « Nous aidons aussi le fils aîné à trouver un meilleur travail et nous avons également réparé les fenêtres de leur studio qui étaient jusqu’ici cassées », rajoute Zineb Ragala, avant de souligner : « Nous ne faisons pas dans l’assistanat. De toute façon, ce n’est pas ce que recherchent ces familles qui se battent pour ne pas sombrer. » Depuis la mise en place de ce programme personnalisé, la petite famille arrive à sortir tout doucement la tête de l’eau, mais surtout les enfants rêvent de nouveau. « Malika nous a confié qu’elle voulait faire des études de médecine après le lycée, sourit Zineb Ragala. Elle est très bonne élève et nous allons tour faire pour l’aider à y parvenir ». En quelques semaines à peine, le quotidien de ces enfants s’est transformé. Ils sont épanouis. Et en voyant cela, l’association est autant plus convaincue de l’importance de sa mission et recherche des bénévoles pour relever ce défi qui peut véritablement faire rayonner l’avenir de ces enfants.